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L'évangile de Dahut - The gospel of Dahut


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fol. 33r



Gradlon voulut sauter sur Morvarc'h pour sauver Dahut, mais Winwallus saisit les rênes du cheval, l’arrêta et dit:
"Tout mal n'est rien comparé au mal d'une femme. Le péché a commencé chez une femme, à travers elle nous devons tous mourir!(1) Dans sa décadence, Dahut s'est damnée et les siens avec elle. C'est trop tard! Ce qui est englouti ici par l'eau n'était qu'une dernière convulsion du Mal. La volonté de Dieu est accomplie. L'âme de Dahut était perdue depuis longtemps. Risqueriez-vous le votre en voulant sauver son corps physique? Vous serez emporté par la vengeance de Dieu! Sachez qu'un grand avenir est possible pour vous. Que choisissez-vous? Le chemin qui descend vers la destruction, ou le chemin qui monte ... mon Roi?"

Winwallus inclina la tête et fit une génuflexion devant Gradlon.


(1) L'idée que la « femme » est responsable de la mortalité humaine se trouve dans Genèse 3.22, qui raconte les conséquences du « crime de désobéissance » d'Ève : : "L'Éternel Dieu dit: Voici, l'homme est devenu comme l'un de nous, pour la connaissance du bien et du mal. Empêchons-le maintenant d'avancer sa main, de prendre de l'arbre de vie, d'en manger, et de vivre éternellement."
Si vous pensez que les mots de Winwallus sont exagérés, le théologien du IIe siècle Tertullien a écrit dans son 'De Cultu Feminarum' : "Et tu ne veux pas reconnaître Eve en toi ? La sentence de Dieu sur ce sexe vit encore de nos jours. Eh bien, oui, qu'elle vive ; il faut que ce crime demeure comme un opprobre éternel. 0 femme ! tu es la porte par où le démon est entré dans le monde ; tu as découvert l'arbre la première ; tu as enfreint la loi divine; c'est toi qui as séduit celui que le démon n'eut pas le courage d'attaquer en face ; tu as brisé sans efforts l'homme, cette image de Dieu; c'est enfin pour effacer la peine que tu as encourue, c'est-à-dire la mort, que le fils de Dieu lui-même dut mourir."



fol. 33r


Gradlon wanted to jump on Morvarc'h to save Dahut, but Winwallus grabbed the horse's reins, stopped him and said:
“All evil is nothing compared to the evil of a woman. Sin began in a woman, through her we must all die!(1) In her decadence, Dahut damned herself, and her people with her. It's too late! What is covered here by water was only a last convulsion of Evil. God's will is done. Dahut's soul was long lost. Would you risk your own by wanting to save her physical body? You will be carried away by the vengeance of God! Know that a great future is possible for you. What do you choose? The way down to destruction, or the way up ... my King? "

Winwallus bowed his head and genuflected in front of Gradlon.


(1) The idea that the "woman" is responsible for human mortality is found in Genesis 3.22, which tells about the aftermath of Eve's "crime of disobedience": And the Lord God said, “The man has now become like one of us, knowing good and evil. He must not be allowed to reach out his hand and take also from the tree of life and eat, and live forever.”
If you think Winwallus' words are exaggerated, know that the 2nd-century theologian Tertullian wrote in his 'De Cultu Feminarum' :
“And do you not know that you are (each) an Eve? The sentence of God on this sex of yours lives in this age: the guilt must of necessity live too. You are the devil's gateway: you are the unsealer of that (forbidden) tree: you are the first deserter of the divine law: you are she who persuaded him whom the devil was not valiant enough to attack. You destroyed so easily God's image, man. On account of your desert - that is, death - even the Son of God had to die."




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