Le
soir tombe. Pas un souffle de vent. De l'air frais aux senteurs
automnales : parfum de fougères humides, odeur de feu de bois.
Dernière balade du jour. Nous suivons le chemin sablonneux qui longe
quelques maisons avant de se perdre dans une mosaïque composée de
haies, bois, champs et prés. Une brume légère vient couvrir les
prairies, le léger bruissement des ailes géantes des éoliennes, toutes
proches, nous parvient. Nous sommes absorbés dans nos réflexions...
Soudain, nous stoppons net, retenant notre souffle. Un peu plus loin,
dans le champ, un chevreuil, nous regardant, fait de même. Puis, au
bout de quelques secondes, qui paraissent plus longues qu’elles ne le
sont en réalité, l'animal penche le cou et continue à paître.
Nous sommes tolérés, jusqu'à ce qu'il nous regarde encore, avant de disparaître, en de gracieux sauts, dans un fourré.
C'est en de tels moments que se fait sentir la vraie magie de la Bretagne.
Nous continuons alors notre balade, paisibles et silencieux.
Subrepticement, un korrigan traverse le sentier derrière nous…
Dusk.
A windless, chilly evening. A hint of autumn is in the air, the
smell of wood fires and wet fern. Last walk of the day, following
the bridlepath that passes by a few houses, then looses itself in a
mosaic of hedges, groves, fields and meadows. A hazy veil is
covering the pastures, the silence complete but for a faint rustle from
the nearby wind turbines. We are lost in thought...
Suddenly everything stands still: we, holding our breath, and somewhat
further on the misty field, the roe, unmoving and gazing at us. Then -
after a few seconds but it seems longer - the animal bends it's neck
and continues grazing. We are allowed to be there, until it looks at us
again and disappears with elegant leaps among the shrubwood.
In such moments one experiences the real magic of Britanny.
We walk on, quiet and serene.
Unseen, a korrigan crosses the path behind us.